Sommes-nous trop endettés?
La encore, le bon sens nous amène à répondre oui. La dette publique de la France était de 30% du PIB en 1978 ; de 60% en 2007. Elle a atteint 75.8% (environ 1 500 milliards) fin 2009. Depuis elle a dépassé 90% et Marie Visot (Le Figaro) annonce 93,1% pour 2013 et prévoit 95,4%, soit 1 950 milliards, pour fin 2014. Celles des USA, de la Grande Bretagne et de la plupart des pays membres de l'UE, de l’OCDE, (voire de l’ONU), en ont cependant fait autant, et pour certains beaucoup plus.La dette de la vertueuse Allemagne a quand même atteint 82% de son PIB vers Mai 2013, son niveau historiquement le plus élevé malgré deux années de croissance relativement forte en 2011 et 2012: Ces chiffres viennent d'une étude publiée en début 2013 et reprise dans la Frankfurter
Allgemeine Zeitung. Ses auteurs: deux économistes, Lars Feld et Ekkehard
Köhler. Ils concluent que "le niveau de la dette allemande n'est
historiquement pas soutenable." Leur argument est que les chiffres sont incomplets, ne tenant pas entièrement compte des dettes des Laenders (Régions) et de leur taux d'accroissement mal contrôlé. En tout cas la dette allemande ne baisse pas.Mais l’endettement n'est qu'un aspect de la crise mondiale. En réalité aucune démocratie n'est arrivée à fonctionner à pression fiscale décroissante parce qu'aucun politicien de carrière ne sais se faire élire autrement qu'en faisant des promesses couteuses, alourdissant les déficits et la dette (sauf la Suède pendant un court moment mais elle avait atteint une pression fiscale de 67%, de jamais vu dans l'histoire.) Il faut un veto souverain de la Cour des Comptes comme nous le proposons pour forcer tout gouvernement national ou local à gérer à l'économie les affaires publiques.Les Français bénéficient cependant d’une situation favorable, qui est peu commentée : La dette française n'est que de 22% du patrimoine privé (particuliers et entreprises). Les Français eux-mêmes sont nettement moins endettés que les citoyens britanniques, hollandais, danois ou américains (chez qui l’endettement est partie du mode de vie à partir de l'étudiant qui doit s'endetter pour payer ses études) et que beaucoup d’autres ; et le patrimoine français se valorise à un taux deux fois plus rapide que le PIB depuis une trentaine d’années.
Emmanuel Thibault, de l’Université de Perpignan, en indiquait justement une raison (mais il y en a d'autres) : L’inflation du prix de l’immobilier, poussée artificiellement par les aides au logement (APL, ALS, ALF). Autrement dit les aides au logement enrichissent surtout les propriétaires, et nous avons toujours en France 10 millions de mal logés, dont la situation est parfois critique. J’y ajoute cependant deux autres facteurs.L’un est la population croissante : en 2005-2007 le taux etait de 0.6% par an, 395,000 français de plus chaque année, record européen ; contre 0.42% pour la Grande Bretagne, 0.23% pour les Pays Bas, 0.13% pour l’Italie, et moins 0.14% pour l’Allemagne… Depuis tous les chiffres se sont dégradés et le taux francais est tombé vers 0.5%, restant cependant bien au dessus de la moyenne de l'UE.Ce chiffre était à comparer au 1% de la population américaine jusqu'à 2007, lequel pousse la croissance américaine depuis toujours. Hélas pour l’Amérique: ce taux est tombé à 0,9%, puis 0,7% en 2012 et 2013.L’autre est la France elle même, paradis terrestre à plus d’un titre. Elle attire silencieusement de plus en plus de retraités européens, attirés par des prix encore raisonnables, par les équipements publics, et particulièrement par le système de santé. Ils ont été déçus, voire floués en Espagne qui en attirait beaucoup, notamment des allemands et britanniques. Leurs achats soutiennent des prix déjà hauts malgré la crise, surtout au Sud de la Loire et à L’Ouest du Rhône, la Provence étant déjà surévaluée et sur-bâtie.Mais toutes ces explications ne justifieraient pas l'optimisme. Nous sommes tous dans un bateau de sauvetage, sur une mer qui devient houleuse, et y être assis bien au milieu à l'abri des embruns n'est qu'une maigre consolation. Dans ce contexte, ce que nous proposons apporte des solutions structurelles, donc durables : La suppression graduelle de l’Impôt sur le Revenu favorisera les entrepreneurs, les investisseurs et les épargnants, et déchargera les classes moyennes et les PME. La nouvelle Taxe sur l’Actif Net, une seule taxe sur le patrimoine en remplaçant les trois existantes (Taxe foncière, droits de succession, ISF) encouragera à mieux valoriser les investissements au lieu de spéculer sur des bâtiments vides. La disparition des amortissements fiscaux encouragera à investir pour le long-terme. La réglementation du marché boursier - réforme profonde du stock-optionisme, interdiction à la société publique de racheter ses propres actions et ainsi déclencher le stock-optionisme et les délits d’initiés qui l’accompagnent, de ce fait stabilisation progressive des cours de bourse - va ramener des fonds à investir vers l’immobilier, notamment l’investissement à 30-50 ans dans des immeubles de rapport à loyer modéré. Etc. Lisez notre Projet TAN.
http://www.comitebastille.org/2014/01/sommes-nous-trop-endettes.html